Interprofession des Vins de Bergerac et de Duras

Informations générales

Edito par François Gaulon, plume invitée, N°1

Dès que l’Homme fut Sapiens, c’est à dire sorti de l’animalité instinctive de ses grands ancêtres prognathes à poils denses et neurones épars, il partit à la recherche d’un Eden où croître et multiplier, si possible dans le confort domestique, l’abondance nutritive, la sécurité immobilière et l’art de vivre.

Ses pas aventuriers et exigeants le conduisirent tout naturellement entre Périgord et Agenais où, saisi par la beauté des lieux et la richesse de la gastronomie locale, il décida de s’établir, renonçant enfin aux aléas du voyage et aux affres de la surpopulation des campings de bord de mer.

Madame, toujours friande des plaisirs de la vie, invita non seulement Monsieur à croquer la pomme mais également la noix, la fraise, le melon, la truffe, la tomate, le magret grillé aux sarments de vigne et le foie gras, le plus souvent accompagnés d’un verre de Monbazillac aux profonds arômes de miel ou d’un Côtes de Duras au pourpre délicat.
On l’aura deviné : une natalité ébouriffante en résulta, peuplant les coteaux, les bois, les villages et les champs d’une humanité aussi épicurienne que conviviale. Lors Dieu, dans Son infinie Sagesse, et après l’échec cuisant de son premier Eden et les drames familiaux qui s’ensuivirent, chassa cette fois-ci le Serpent hors du Périgord-Agenais et même, quelques siècles plus tard, le tigre à dents de sabre, félin au caractère instable nuisible au bon développement du tourisme.

C’est ainsi que, il y a quelque trente-cinq millénaires et sous le nom joli de Cro Magnon, l’Homme, enfin libéré de l’angoisse du frigo vide et des cris menaçants de sa progéniture affamée, put fonder une véritable civilisation. Très vite, il se mit à la chanter, la graver, la peindre et l’immortaliser en d’admirables fresques sur les parois de calcaire de ses premiers musées rupestres.

L’Art était né.
Et, on l’ignore trop souvent, le journalisme avec.

35 000 ans plus tard, c’est avec joie et fierté que nous avons décidé de reprendre le flambeau de cette magnifique tradition en créant le 247, sorte de Lascaux de plume et de sels d’argent, de papier ou d’octets, d’images et de poésie, contant la vie contemporaine en Périgord-Agenais au voyageur qui s’y arrête les yeux éblouis, les papilles alertes et le cœur épanoui.
Chaque trimestre, nous vous y inviterons à découvrir ce pays où il fait si bon vivre depuis que l’Homme est homme et son épouse Sapiens, à travers ses mœurs exquises, son hospitalité rare, ses personnalités étonnantes, ses savoir-faire uniques et ses générosités naturelles et culturelles incomparables.

Et d’article en article, comme de salle en salle dans les grottes des temps héroïques, vous vous envolerez en notre compagnie vers des destinations à la fois lointaines et proches, riches d’ailleurs et de rencontres, d’arômes et de saveurs, comme autant de doux dépaysements pour les sens et l’esprit.

C’est en tout cas, pour toute l’équipe du 247, notre souhait le plus gourmand.
Et Dieu sait qu’ici, nous sommes gourmands.